Élections européennes : Ukraine, sécurité, immigration, ce qu’il faut retenir du face-à-face musclé entre le RN Jordan Bardella et la macroniste Valérie Hayer

  • Le premier face-à-face des Élections européennes a eu lieu entre la candidate de Renaissance et le candidat du RN.
    Le premier face-à-face des Élections européennes a eu lieu entre la candidate de Renaissance et le candidat du RN. Photos - MAXPPP
Publié le , mis à jour
Jennifer Franco avec AFP

C'était leur premier face-à-face. Jordan Bardella (RN) et Valérie Hayer (Renaissance), les deux candidats en tête des intentions de vote pour les élections européennes qui se tiendront le 9 juin 2024, ont débattu durant deux heures sur BFMTV jeudi 2 mai soir. 

Ukraine, sécurité, immigration : la tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, grand favori des sondages, et sa concurrente macroniste, Valérie Hayer, se sont rendus coup pour coup ; jeudi 2 mai soir, lors du premier face-à-face de la campagne des européennes.

Européennes: ce qu'il faut retenir du débat entre Jordan Bardella et Valérie Hayer sur BFMTV pic.twitter.com/uCkvLCgfs3

— BFMTV (@BFMTV) May 3, 2024

30 % des intentions de vote pour le RN de Jordan Bardella

"Vous avez mille facettes M. Bardella, mais à la fin, un seul visage : celui d’un imposteur", a attaqué lors de ce débat de près de plus de deux heures sur BFMTV la tête de liste de Renaissance, qui fait office de challenger, avec seulement 17 % d’intentions de vote, et dans son rétroviseur le candidat des socialistes Raphaël Glucksmann (14 %).

Après avoir commencé par saluer ironiquement le "courage" de son adversaire pour s’être "portée candidat alors que personne ne souhaitait porter dans ces élections européennes les couleurs d’Emmanuel Macron", Jordan Bardella a accusé Valérie Hayer de "faire jouer " avec la guerre en Ukraine.

Le président du RN, qui caracole en tête des sondages avec plus de 30 % des intentions de votes, a reproché à la tête de liste Renaissance de s’être rendu fin mars en Ukraine pour "se faire prendre en photo" et diffuser ensuite les clichés sur les réseaux sociaux.

La macroniste Hayer accuse son adversaire d’être "la courroie de transmission du Kremlin"

La candidate de Renaissance, qui a besoin de combler un déficit de notoriété par rapport à son adversaire de 28 ans plus rompu à ce genre d’exercice, a répliqué en assurant que "l’intérêt des Français et des Européens n’est pas que la Russie gagne cette guerre", réitérant l’accusation contre le RN d’être la "courroie de transmission du Kremlin".

Face à ces attaques, Jordan Bardella a pointé du doigt le financement de la campagne de Renaissance par un "parti politique européen qui s’appelle l’ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe)" et qui, a-t-il accusé, serait financé par des grands groupes américains comme "Microsoft, Amazon et par Facebook".

En 2019, l’ADLE avait renoncé au financement des entreprises dans la foulée des élections européennes précédentes et d’accusations similaires de l’extrême droite.

"L’éléphant dans le salon"

La tête de liste macroniste a attaqué son rival sur sa "duplicité". S’en prenant à son absentéisme au Parlement européen depuis son élection il y a cinq ans, elle a estimé que la tête de liste du RN "raconte ce qu’il ne vote pas et ne vote pas ce qu’il raconte".

Les deux candidats se sont affrontés également sur les questions de sécurité, revenant notamment sur la mort du jeune Matisse, tué le 27 avril à Châteauroux par un mineur de 15 ans. Valérie Hayer a déclaré "l’indignité" du RN qui "instrumentalise exclusivement les drames pour en faire du profit politique".

Immigration

Jordan Bardella a, quant à lui, estimé que "l’immigration est devenue le pire carburant pour la violence de rue et l’insécurité dans notre pays". "J’ai l’impression qu’il y a un éléphant dans le salon et que vous êtes la seule à ne pas le voir", a-t-il poursuivi. Combative tout au long de cette joute, Valérie Hayer a passé une sorte de test pour cette première grande confrontation dans la perspective des élections européennes du 9 juin.

Son adversaire, plus connu et expérimenté dans l’exercice, espère de son côté une confrontation prochaine, à une date non encore fixée, avec le Premier ministre Gabriel Attal.

"Oui, il y a un problème d’immigration irrégulière", a reconnu Mme Hayer. Mais il y a des demandeurs d’asile qui ont droit à la protection. C’est ça nos valeurs européennes", a-t-elle affirmé, dénonçant "les solutions simplistes des populistes".

"Essayez-nous !", a lancé M. Bardella, remplaçant le débat sur le terrain de la politique nationale. Il a promis que le RN "n’aura pas la main qui tremble lorsque nous serons au pouvoir", qu’il s’agisse du "rétablissement de l’ordre dans le pays" ou "du contrôle de l’immigration drastique".

Gaza : l’occupation d’universités par des étudiants

Sur l’occupation d’universités par des étudiants mobilisés pour Gaza, les deux candidats étaient d’accord sur leur volonté de ne pas importer en France les combats des universités américaines et de lutter contre l’antisémitisme.

Ce débat à une heure de grande écoute devait permettre à l’eurodéputée sortante, qui dirige le groupe centriste Renew au Parlement européen, de faire valoir ses arguments face à son principal rival. Et de tenter de relancer une campagne pour l’heure sans dynamique, y compris dans le propre électorat du président de la République.

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Les commentaires (1)
Bartas Il y a 16 jours Le 03/05/2024 à 08:04

J'espère que notre pays va enfin se réveiller et donner la chance à MR Bardella. Arrêter d'avoir peur du RN ce pays croule sous la délinquance faut réagir avant qu'il ne soit trop tard....