"Israël va riposter" : après l'attaque perpétrée par l'Iran, Tel-Aviv promet des représailles, l’Europe, elle, tente de désamorcer le conflit

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Centre Presse Aveyron

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont parlé lundi 15 avril 2024 d’une même voix, et encouragé Benjamin Netanyahu à ne pas mener de représailles. Mais Israël dit envisager une "riposte".

L’Union européenne et plusieurs pays européens, dont la France, ont appelé lundi 15 avril 2024, le gouvernement de Benjamin Netanyahu à éviter toute escalade dans son conflit avec Téhéran après l’attaque iranienne sur Israël ce week-end.

Des mesures de représailles 

Le cabinet de guerre israélien s’est réuni à nouveau afin de discuter d’une éventuelle réponse, mais le résultat des discussions n’était pas encore connu. Des responsables israéliens ont indiqué que le cabinet de guerre, qui s’est déjà réuni dimanche, favorisait des mesures de représailles mais était divisé sur le calendrier et l’ampleur de ces mesures. Les États-Unis, premier allié d’Israël, ont aussitôt averti qu’ils n’y participeraient pas.

Mais le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a promis lundi une "riposte" à l’attaque de l’Iran contre Israël. Il s’exprimait, selon Le Monde, devant des soldats sur une base touchée par une frappe iranienne. Israël va "riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisière et drones sur le territoire de l’État d’Israël", a-t-il encore déclaré.

Israël a dit avoir détruit 99 % des drones et missiles projectiles tirés par l’Iran en direction de son territoire, avec l’aide des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Jordanie. Ses partenaires, qui ont salué une « victoire défensive » de l’État juif. "Aujourd’hui, nous allons tout faire pour éviter l’embrasement, c’est-à-dire l’escalade, et donc essayer de convaincre Israël qu’il ne faut pas répondre en escaladant", a déclaré le président français Emmanuel Macron sur BFMTV/RMC.

"Rupture profonde"

"Il s’agit plutôt, a-t-il ajouté, d’isoler l’Iran, réussir à convaincre les pays de la région que l’Iran est un danger, accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires et puis retrouver un chemin de paix dans la région". "La situation est très instable aujourd’hui et donc il y a une très forte mobilisation diplomatique", a-t-il insisté.

Par ailleurs, l’ambassadeur d’Iran en France, Mohammad Amin-Nejad, a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères, où il lui a "été rappelé, avec la plus grande fermeté, la condamnation par la France de l’attaque déclenchée par la République islamique d’Iran", a indiqué le Quai d’Orsay.

"Pour la première fois, l’Iran a décidé d’envoyer des frappes depuis son sol sur le sol d’Israël. C’est un changement, une rupture profonde. Ce qui s’est ouvert est très dangereux en termes de réaction", a poursuivi Emmanuel Macron. "Il faut éviter qu’à chaque étape, ce soit un seuil qui soit franchi", a ajouté le chef de l’État, qui estime que la France a un rôle à jouer comme "puissance d’équilibre" dans la région.

"Nous sommes au bord du précipice"

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a dit lui aussi espérer lundi qu’Israël ne procède pas à des représailles contre l’Iran : "Je pense qu’ils sont parfaitement fondés à penser qu’ils doivent réagir parce qu’ils ont été attaqués, mais nous les exhortons, en tant qu’amis, à penser avec la tête et le cœur, à être intelligents et résistants", a-t-il déclaré à la BBC.
En visite à Shanghaï, le chancelier allemand Olaf Scholz a averti l’Iran contre une nouvelle attaque contre Israël tout en estimant que le gouvernement israélien devait contribuer également à apaiser les tensions.

"Nous sommes au bord du précipice et nous devons nous en éloigner", a estimé pour sa part le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, à la radio espagnole Onda Cero. Alors qu’une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’UE est prévue ce mardi.

Sur les marchés, réaction modérée

Finance Sur les marchés financiers, la réaction était modérée, notamment sur les cours pétroliers où une riposte de l’Iran avait été anticipée. Les inquiétudes ont toutefois fait grimper l’or, valeur refuge par excellence, à un plus haut historique.

"Les dégâts limités et le fait qu’il n’y ait pas eu de pertes humaines signifient que la réponse d’Israël sera peut-être plus mesurée", observe Warren Patterson, responsable de la stratégie en matière de matières premières chez ING. "Mais il est clair qu’il y a encore beaucoup d’incertitudes et que tout dépendra de la façon dont Israël réagira".

Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a dit craindre "un impact économique lourd" en cas d’escalade.

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