"C’est absurde" : face au contrôle technique obligatoire des deux-roues, les motards en colère réfutent l’argument de la sécurité routière

Publié le , mis à jour

Après avoir manifesté à Toulouse et Montpellier samedi 13 avril, organisé des actions de sécurité routière dimanche 14, ce lundi 15, jour d’entrée en vigueur du contrôle technique pour les deux-roues en France, des motards de la Fédération française des motards en colère de l’Aveyron ont rendu visite à des centres proposant cette nouvelle obligation avant d’être reçus par la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’aménagement et du logement) à Rodez.

Le contrôle technique des deux-roues désormais obligatoire depuis ce lundi 15 avril 2024 ne passe toujours pas chez les motards. En janvier, déjà, la Fédération française des motards en colère (FFMC) avait mené une action d’envergure, pour manifester leur mécontentement. En établissant une liste noire des établissements le proposant et une liste blanche de ceux refusant de le mettre en place. Et l’une des premières antennes à avoir diffusé sa liste était celle de l’Aveyron.

Pour rappel, le contrôle technique des motos concerne les véhicules de la catégorie L, les véhicules concernés sont les deux-roues motorisés de 50 cm³ et plus, les trois-roues, les voitures sans permis, les scooters et les quads.

"C’est du commerce"

Rebelote le week-end dernier puisqu’à l’appel de la Fédération nationale, une mobilisation de grande ampleur a été organisée les 13 et 14 avril. Un mouvement auquel se sont évidemment joints les motards aveyronnais. Avec comme mot d’ordre : non au contrôle technique des deux-roues motorisés. "Samedi, nous sommes allés rejoindre les copains à Toulouse. Il y a eu une forte mobilisation avec 800 motards. Puis, les motards millavois, eux, sont descendus à Montpellier où il y avait environ 2 000 motards aussi. En France, on comptabilise un total de 48 000 motards, ce n’est pas anodin."

"Un contrôle technique qui n’est pas pensé pour la sécurité routière"

Pour la FFMC, opposée au CT2RM, ce contrôle est une mesure discriminatoire, qui vise à réduire le parc de motos et à augmenter les recettes des centres. "Nous sommes contre depuis le début. C’est un contrôle technique qui n’est pas pensé pour la sécurité routière. Aujourd’hui, l’accidentalité due à un défaut de la machine est de 0,3 %", assure Dominique Fabre, le coordinateur de la délégation départementale des motards en colère. "Ce sont des chiffres d’assurance que je vous donne", insiste Dominique Fabre. Démontant ainsi l’argument avancé par l’État sur la sécurité routière. "Que l’État s’occupe des routes !"

"Éducation, responsabilisation, c’est notre combat"

Et de rappeler : "Nous avons travaillé avec les différents gouvernements pour mettre en place des mesures alternatives comme l’aménagement du permis de conduire, la réglementation sur le bruit, la pollution, une meilleure prise en charge des PDSAR (plans départementaux d’actions de Sécurité routière) des départements… Nous, notre combat se situe sur l’éducation, la responsabilisation."

Dimanche, les motards aveyronnais avaient décidé d’investir deux axes du département empruntés par les deux-roues pour une action de "sécurisation des glissières de sécurité afin de montrer les lacunes en matière de sécurité et le peu de prise en compte des spécificités des deux-roues lors des aménagements routiers", détaillent-ils. Pour ce faire, ils sont allés protéger cinq virages sur des routes empruntées par les motards. La D43 entre Saint-Cyprien-sur-Dourdou et Anglars-Saint-Félix puis la D46 entre Saint-Christophe-Vallon et Goutrens.

"Les centres de contrôle ne savent où ils vont"

Aujourd’hui, c’est aux centres de contrôle technique qu’ils se sont rendus. "L’objectif était de comprendre où les professionnels en sont car le flou organisationnel persiste. Ils ne savent pas où ils vont". En effet, si certains ont sauté le pas, d’autres ne sont pas prêts et voient cette mesure comme un investissement inutile. Cet après-midi, une délégation composée de Dominique Fabre, d’Alexis Brozek siégeant au bureau national de la FFCM et Stéphane Masse, coordinateur du Tarn, a été reçue par un représentant de la DREAL "pour voir comment les choses sont organisées. Il y a des agréments à donner, pour l’instant ce sont des dérogations. Quid des investissements ?".

"On ne prend pas la route sans faire le tour de sa moto"

Les motards préviennent d’ores et déjà vouloir maintenir la pression pour que cela ne retombe pas comme un soufflé. Yann est issu d’une famille de motards. "Je suis né dessus", lâche-t-il en plaisantant. "Je roule toute l’année à moto". Pour lui, "ce contrôle technique est absurde. Tous les points qui vont être contrôlés, c’est déjà tout ce que l’ont fait nous mêmes avant de partir car on n’a pas de carrosserie autour de nous. Chacun fait le tour de sa moto avant prendre la route", explique-t-il. "Ma moto, elle est nickel, je la fais réviser tous les ans et je vais pourtant devoir payer un contrôle technique qui n’est pas justifié. Je ne suis pas d’accord. Nous avons tous des garages qui font l’entretien, le check-up, repayer encore plus de 50 €, ça n’a pas de sens". "C’est une surcharge supplémentaire pour le portefeuille des familles", abonde Dominique Fabre.

"D’accord ou pas, plus de trois millions de véhicules de catégorie L comme le sien vont devoir passer sur le banc comme les voitures depuis 1992. Pour Yann, le vrai problème "c’est le bruit qui fait maudire les motards. Il y a des lois qui stipulent bien qu’il ne faut pas dépasser tant de décibels. C’est peut-être aux forces de l’ordre de faire appliquer les lois, notamment dans les centres-villes…"

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Les commentaires (1)
RienCompris Il y a 13 jours Le 16/04/2024 à 09:08

C'est normal les français ont toujours été des râleurs. Ils aboient et puis tout rentre finalement dans l'ordre.